Un clásico ou nada

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Le Racing Club de Strasbourg, sa Meinau, son quart de virage, ses supporters et son histoire. Même dans l’anonymat de la 3ème division, je pourrai en écrire des lignes, des caisses, le tout en parfaite objectivité ! Si, si.

Pourtant il faut bien se l’avouer, d’autres clubs ont inscrit leur nom au Panthéon du ballon rond.
Dans le haut de la liste, Boca Juniors. LE club phare en Argentine avec 23 championnats nationaux remportés et 18 titres internationaux. Maradona, Riquelme ou Carlos Tevez pour ne citer qu’eux, ont porté la tunique jaune et bleu. Les anciens se souviendront également de José Farías, Juan Simón qui ont joué pour le RSC et Boca, de même qu’une des légendes du foot argentin et actuel dirigeant du club, Carlos Bianchi.

Le grand rival de toujours, River Plate est considéré comme le club bourgeois de la capitale par opposition aux classes populaires du quartier de la Boca qui se rendent à « la Bombonera » comme on va à la messe.

Pourquoi la Bombonera ? Tout simplement en raison de sa forme faisant penser à celle d’une boîte de chocolat.

Assister à un match de foot en Argentine et plus encore voir jouer Boca Juniors relève du défi. On a lu un peu partout que c’était mission impossible de se procurer des places et qu’il y avait des années d’attentes avant de pouvoir simplement… s’abonner ! Mais on se doit d’essayer. La volonté de Michael a fait le reste.

Nous voilà embarqués dans une petite agence de voyage du centre de Buenos Aires. Le gérant est brésilien. Ça fait sérieux pour parler foot.
« Vous pensez que c’est possible d’avoir des billets pour le Clásico contre San Lorenzo dimanche 6 septembre ? – notez que San Lorenzo est une des nombreuses équipes de Buenos Aires, 2ème du championnat et supportée par le Pape François.
« Hmm ouais ouais, laissez moi passer un ou deux coups de fil»
(je vous la fais courte, il parle trois mots d’anglais et nous deux d’espagnol… en réalité ça dure deux plombes).

Le soir même, nous avons nos tickets en poche. Sans doute des abonnés qui ne viennent pas au match et se font un peu (ou beaucoup) d’argent comme ça. En plus c’est Michael qui m’offre le précieux sésame, que demander de plus ?

Bon, il y a bien quelque chose qui nous tracasse. D’une, on se demande si les billets sont des vrais, et ça on ne le saura qu’aux portes du stade. De deux, le quartier de la Boca n’est pas le plus recommandé et devient franchement malfamé les soirs de match. D’ailleurs quand le taxi nous dépose et repart avec Audrey et Carole, le chauffeur prend bien soin de verrouiller les portes de la voiture.

C’est donc munis d’un seul portable afin de pouvoir faire quelques « selfies » de rigueur et vêtus de manière la plus discrète possible (recommandation du guide du routard) que nous marchons vers le stade. Et là, Bingo ! Environ 99,9 % des gens portent un maillot, une veste, une écharpe du club et avancent vers le stade, certains déjà un peu avinés, d’autres en chantant. De notre côté, ni écharpe ni bouteille de vin. Et on parle pas espagnol… Discrétion assurée.

Le stadier dubitatif scrute nos billets : vrais-faux ? puis nous laisse passer. Dix mètres plus loin on glisse les cartes dans un tourniquet façon métro parisien. Bip – Lumière verte. On y est !

Encore quelques marches et nous voilà enfin dans la tribune, placés au troisième étage et pourtant proches de la pelouse : Impression vertigineuse. Même en place assise une sorte de garde corps longe chaque rangée de siège, sans doute des vestiges d’anciennes places debout. Juste en dessous de nous le « kop », plein comme un œuf, donne de la voix, pas d’animation particulière à part quelques banderoles. Pas de trace de parcage adverse.

En tout cas, tout le stade est bleu et jaune. A l’entrée des joueurs TOUT le monde se lève et chante, de 7 à 77 ans. Notre tribune vibre sous les sauts des spectateurs.

Malgré quelques temps forts et une supériorité technique de Boca, le score reste longtemps à 0-0, ce qui a tendance à crisper un peu nos voisins. Les chants s’arrêtent puis repartent – souvent en remettant en cause la virilité ou la sexualité de l’adversaire d’ailleurs – pas de sifflets mais quelques noms d’oiseaux fusent. Et quand San Lorenzo finit par marquer dans les arrêts de jeu, sur une belle boulette du défenseur, les gradins se vident avant même la fin du match.

Dommage nous n’aurons pas assisté à l’explosion de joie d’un but à domicile.
Nous repartons tranquillement dans une ambiance bon enfant et en un morceau.

Dans quelques années, je vous raconterai la remontée du Racing en Première Division. En attendant, on a assisté à un match à la Bombonera.

Christophe

 

 

 

5 Responses

  1. Carole

    Je like! Franchement il faut le faire.. risquer sa vie pour aller voir des mecs en maillots qui finalement n’arrivent pas à gagner le match! pendant ce temps, les filles ont elles aussi risqué leur vie dans le tacos qui nous a mis la compil’ année 80 à plein tube. Heureusement il y avait Lucas (qui préfère prendre le métro by the way).
    Résultat des courses, la prochaine fois vous enfilez le maillot du Racing ou nada!

  2. Mika

    Quel souvenir !! Audrey et Carole en parlent surement encore derrière notre dos, va falloir leur acheter un sac LV afin de compenser le prix des places 🙂

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