Sur le chemin de l’Inca

Et voilà, nous sommes venus à bout de ce chemin de l’Inca et ses quelques 45 km dans la montagne andine. La veille du départ, cela ne nous paraissait pas si évident. Lors du briefing avec notre guide Lito, ce dernier s’est montré assez sceptique quant à notre préparation au trek (acclimatation à l’altitude et entrainement aux longues marches en montagnes…). Bon, en même temps c’est vrai que notre réponse aurait pu être plus satisfaisante («bah on a un hôtel situé sur les hauteurs de Cusco et il y a plein de marches pour y accéder… et ah oui on fait du ski des fois en France… »)

Pas franchement rassurés, on court chercher des ponchos pour la pluie et des pilules pour le mal de l’altitude, le soroche. Par contre, on a pris soin de faire notre stock de barres énergétiques au préalable (ça vous vous doutez bien qu’on y a pensé !).

15 août : Petite promenade de santé

Pour vous c’est synonyme de jour férié et d’Assomption, pour nous c’est réveil à 5h30, direction Ollantaytambo et le kilomètre 82, point de départ de notre trek.

Tout aurait déjà été plus simple si on avait pas eu l’idée de manger un truc qu’on pensait aseptisé la veille (un MacDo, pour ne pas le citer) mais qui s’est révélé être une nouvelle épreuve pour l’estomac d’Audrey.

Dans le van, deux belges et trois américains qui partageront le campement et les repas avec nous. Notre guide Lito, lui, on ne le partage pas. On n’avait pas fait de demande particulière mais c’est appréciable d’avoir un guide pour deux quand on sait que certaines agences en proposent un pour une quinzaine de marcheurs !

Bref, nous voilà arrivés au km 82, tout le staff est là, les porteurs, le cuisinier (qui est aussi un porteur), le matériel du campement et tout ce qui va nous être nécessaire pendant 4 jours ! Assez parlé, c’est parti pour environ 11 km qualifiés de «facile», histoire de se mettre en jambe. Lito marque plusieurs pauses pour nous décrire les premiers sites incas et les plantes observés sur notre chemin. Nous ne ressentons pas le mal de l’attitude, on commence à 2.750 m et on passe un premier col à 3.000 mètres.

Vient la pause déjeuner, et là on est tout simplement impressionnés par la cuisine qui nous est proposée avec les moyens du bord ! On a affaire à un vrai chef et une nourriture fraiche et saine, bonne nouvelle. On repart difficilement après la pause pour arriver à notre campement pour la nuit, notre tente est déjà prête. Les porteurs «courent» littéralement avec leur chargement de 20 kg sur le dos pour arriver avant les marcheurs et monter le campement. Paraît-il qu’ils sont bien payés…

16 août : Le challenge

Là, c’est plus de la rigolade, le profil de la marche est décrit comme «challenge». Lito nous avertit : ce sera la journée la plus éprouvante. Ça monte sec, un col à 4.200 mètres d’altitude, avec des escaliers en pierre interminables ! L’arrivée est une victoire pour chacun d’entre nous, la vue magnifique est une belle récompense. On poursuit jusqu’au campement où comme la veille, le cuisinier nous concocte des spécialités péruviennes. La nuit dans la tente sera fraîche, très fraîche.

17 août : «Down on my knees, I’m begging you»

Journée qualifiée de facile comparée à la veille… Ça dépend pour qui. Certes on n’arrête plus de descendre des milliers de marches sans jamais en monter, mais nos genoux s’en souviennent encore à l’heure où l’on vous écrit !

Après la pause, changement de décor, on passe dans une forêt dense et par de superbes sites incas. Lito ne manquera jamais de nous faire observer, ce que seul un œil aguerri peut voir. Les lamas sont également du voyage.

18 août : Le Graal

Le dernier jour est finalement vite venu, mais l’organisme est fatigué malgré tout et le réveil à 3h30 sonne comme une punition. Et pourtant, il est là tout proche, à quelques heures de marche (et de marches), le Graal, le Machu Picchu !

D’abord, il faut attendre, dans la nuit froide et une file interminable. S’ensuivent deux heures de parcours encore à moitié endormis jusqu’à la «Porte du Soleil», d’où l’on peut apercevoir le site sacré en contrebas.

Le Machu Picchu, ce lieu magique, vu tant de fois en photo est là sous nos yeux, comme posé sur la montagne à plus de 2.400 mètres d’altitude. La litanie de Lito sur l’histoire du site inca peut commencer : le Machu Picchu daterait du XVème siècle mais le mystère demeure quant à savoir pourquoi les Incas l’ont abandonné. Au fil des années, la végétation a recouvert le site qui est devenu «la cité oubliée».

Elle a été découverte par l’archéologue anglais, Hiram Bingham en 1911, un peu par hasard d’ailleurs, grâce à une pièce d’un Sol donnée à un fermier proche qui, en échange a donné son emplacement.

A la question, ce site est-il en danger, il est bien difficile de répondre. L’UNESCO a finalement décidé de ne pas l’inscrire sur la liste du patrimoine mondial en péril. Toujours est-il que nous sommes sceptiques sur la capacité des autorités à maintenir l’intégrité du site en accueillant 3.000 personnes par jour.